Date de naissance : 23-07-1930
Lieu de naissance : Paris, Ile-de-France, France
Biographie :
Pierre Vidal-Naquet, né le 23 juillet 1930 à Paris 7e et mort le 29 juillet 2006 à Nice, est un historien français. Spécialiste de l'histoire de la Grèce ancienne, il a aussi joué un rôle dans divers domaines de la vie intellectuelle et politique de la France. Outre la Grèce antique, son domaine de prédilection, il s'intéresse à des sujets contemporains comme la guerre d'Algérie et la Shoah.
Il est issu d'une famille juive comtadine de Carpentras. Les Vidal-Naquet ont connu une ascension sociale au cours du XIXe siècle, s'installant à Montpellier, puis à Marseille, enfin à Paris, dans le faubourg Saint-Germain. Le 15 mai 1944, ses parents, Lucien et Marguerite sont arrêtés par la Gestapo, amenés à Drancy, puis par le Convoi No. 75, en date du 30 mai 1944, déportés à Auschwitz où ils meurent l'un et l'autre peu après, mais les trois enfants échappent à cette arrestation et sont d'abord hébergés par des professeurs, ce n'est qu'à la rentrée 1945 que Pierre Vidal-Naquet acquiert la certitude qu'ils ne rentreront pas.
Intellectuel engagé dans la défense des droits de l'homme, il milite très tôt contre le colonialisme, et particulièrement contre l'usage de la torture pendant la guerre d'Algérie. En avril 1957, il fait publier dans la revue Esprit un article de son ami Robert Bonnaud, à propos des exactions de l'armée française dont il a été témoin comme réserviste rappelé en 1956. À partir de la fin de 1957, il effectue un travail d'historien à propos de la disparition de Maurice Audin, mathématicien, assistant à l'université d'Alger, arrêté par les parachutistes pendant la bataille d'Alger, puis « disparu » : alors que la thèse officielle affirme que Maurice Audin s'est évadé, Pierre Vidal-Naquet, avec les autres membres du Comité Audin, défend la thèse de sa mort sous la torture. Il en fait un livre, L'Affaire Audin, paru en 1958 et réédité, largement complété, des années plus tard.
En 1960, avec Robert Barrat, Paul Thibaud et Jacques Panijel, il fonde le journal clandestin Vérité-Liberté, en remplacement de Témoignages et Documents, chargé de publier les textes (articles ou livres) ayant provoqué une saisie. Pour avoir signé en 1960 le « Manifeste des 121 », pétition d'intellectuels sur le droit à l'insoumission pour les appelés envoyés en Algérie, le ministère de l'Éducation nationale lui retire pendant un an son poste. En 1962, il publie La Raison d'État, livre dénonçant l'emploi de la torture.
Au printemps 1979, il critique fortement Bernard-Henri Lévy dans Le Nouvel Observateur pour avoir mal vérifié ses références dans son livre Le Testament de Dieu. En 1980, il est cofondateur de l'association Afrane (amitié franco-afghane) et devient directeur de sa revue « Les Nouvelles d'Afghanistan ».
Pierre Vidal-Naquet s'est également engagé dans la lutte contre le négationnisme, En février 1979, il est avec Léon Poliakov à l'initiative d'une déclaration de 34 historiens parue dans Le Monde, démontant la rhétorique négationniste de Robert Faurisson. En juillet 2003, il participe à l'appel « Une autre voix juive », qui regroupe des personnalités juives solidaires du peuple palestinien, pour une paix juste et durable au Proche Orient. Il adhère à l'Union juive française pour la paix. Pierre Vidal-Naquet fut l'un des initiateurs de la pétition Liberté pour l'histoire en décembre 2005.